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Le chômage partiel, un instrument de crise : nouvelles règles pour les entreprises suisses frappées par les droits de douane américains

20. November 2025 - 
Conseil aux entreprises et conseil économique

Les droits de douane américains et les crises mondiales touchent les entreprises suisses et entraînent de nouveaux défis en termes de capacités du personnel. Découvrez dans le blog comment fonctionnent les réglementations particulières concernant le chômage partiel et comment utiliser au mieux l’indemnité en cas de chômage partiel pour garantir l’emploi !

Les entreprises suisses subissent de nouveau une pression accrue : la hausse des droits de douane américains et les incertitudes mondiales pèsent sur les carnets de commandes. Quelles règles particulières s’appliquent aujourd’hui au chômage partiel et comment utiliser de manière stratégique l’indemnité en cas de chômage partiel pour préserver des postes de travail ?

Les hausses actuelles des droits de douane américains déstabilisent de plus en plus les entreprises suisses. Elles entraînent une chute sensible des commandes, surtout dans les industries axées sur les exportations. Certaines se voient imputer des droits de douane de 39%. Ces conditions cadres forcent nombre d’entreprises à faire le point sur leurs capacités de personnel et à recourir à temps à des instruments comme l’indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail (IRHT), ou indemnité en cas de chômage partiel.
 

Chômage partiel : un moyen avéré en période de crise

Le chômage partiel signifie que les entreprises réduisent temporairement le temps de travail de leurs collaboratrices et collaborateurs afin d’éviter, dans la mesure du possible, des licenciements liés au manque de commandes ou à des problèmes d’approvisionnement. Les pertes de salaire qui en résultent sont en partie compensées par l’IRHT et prises en charge par l’assurance-chômage. S’il était rarement question de chômage partiel avant la pandémie de COVID-19, il est devenu un instrument de crise central.

Nouvelles règles particulières du SECO

Face à la situation actuelle, le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) a instauré des dispositions particulières pour les entreprises qui sont directement ou indirectement concernées par les taxes douanières américaines. Des interruptions de travail découlant de ces droits de douane sont considérées exceptionnelles et peuvent être invoquées dans le cadre de l’IRHT. À ces fins, les entreprises doivent déposer un préavis accompagné de données détaillées sur le recul des ordres et les groupes de marchandises concernés. La durée de perception maximale de l’IRHT a été relevée à 24 mois ; ensuite, un délai de carence de six mois s’applique.

Conditions requises et expériences pratiques

La demande de l’IRHT n’est pas possible pour toutes les entreprises. Les conditions légales doivent être remplies : l’interruption de travail doit être imputable à des raisons économiques et être inévitable ; de plus, elle ne peut pas faire partie du risque d’exploitation usuel. Par ailleurs, les autorités vérifient si des mesures alternatives visant à minimiser les dommages sont envisageables.

Conseils sur l’administration des salaires et les obligations d’information

Pendant le chômage partiel, les employeurs doivent payer 80% du revenu assuré et continuer de verser l’entièreté des cotisations à l’assurance sociale. Le contrôle du temps de travail et la documentation minutieuse sont indispensables, car des infractions peuvent entraîner des demandes de restitution. De même, des occupations intermédiaires doivent être annoncées et seront décomptées.

Conseils pratiques pour les entreprises

  • Une vérification précoce : les entreprises devraient analyser à temps les répercussions des droits de douane américains sur leurs carnet de commandes et les coûts du personnel. Une vérification précoce permet de recourir à temps à des instruments comme le chômage partiel et d’éviter des licenciements.
     
  • La documentation est cruciale : le préavis de chômage partiel doit être détaillé et fondé. Les entreprises devraient soigneusement documenter toutes les données importantes comme les carnets de commandes, l’évolution du chiffre d’affaires et les révisions internes.
     
  • Respecter l’obligation de réduire les dommages : les autorités vérifient si les entreprises ont pris toutes les mesures économiquement réalisables pour éviter l’interruption de travail. Citons notamment la recherche de nouveaux débouchés ou l’optimisation des processus internes.
     
  • Saisie du temps et contrôle : pendant le chômage partiel, une saisie du temps et le contrôle du temps de travail sont impératifs. Les documents doivent être conservés pendant cinq ans et peuvent à tout moment être exigés par les autorités.
     
  • Communication avec les collaboratrices et collaborateurs : les collaboratrices et collaborateurs doivent être informés suffisamment tôt du chômage partiel prévu et être impliqués dans la décision. Des solutions consensuelles empêchent les conflits et encouragent l’acceptation.

     

Comment déposer une demande de chômage partiel ?

  • Annonce en ligne : le préavis de chômage partiel se déroule en ligne par le biais des eServices et formulaires pour l’indemnité de chômage sur la plateforme travail.suisse. Les entreprises doivent s’annoncer au préalable à la Job-Room, ce qui peut durer quelques jours. Il convient de s’enregistrer avant un besoin urgent pour être en mesure de réagir rapidement.
     
  • Office cantonal : le préavis doit parvenir à l’Office cantonal de l’assurance-chômage (OAC) au moins dix jours avant le début du chômage partiel prévu. Dans la plupart des cantons, l’OAC est un service de la Direction de l’économie.
     
  • Formulaires et documents : les formulaires nécessaires sont disponibles sur le site web travail.suisse. Le préavis doit mentionner le motif « Droits de douane américains » comme raison principale et justifier en détail les produits concernés ainsi que l’interruption de travail.
     
  • Décompte et justificatifs : le formulaire « Demande et décompte » doit être remis à la caisse de chômage compétente dans un délai de trois mois après la fin de la période de décompte concernée. Les demandes invoquées tardivement expirent.
     

Le chômage partiel demeure un instrument important et flexible pour maintenir des postes de travail dans des périodes difficiles au plan économique – à condition que les entreprises connaissent les étapes et directives nécessaires.

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Auteur

Moosmann Kathrin

Kathrin Moosmann

Partnerin Muri Partner Rechtsanwälte AG, Muri

mag. jur., Rechtsanwältin, Öffentliche Urkundsperson, CAS Datenschutz